Aller au contenu principal
Retour au blogue

Développement logiciel

Trois façons de surmonter vos insécurités en tant que développeur

Philippe Trépanier
31 mai 2019 ∙ 5 mins
Développeur de Osedea en pleine action

L'une des insécurités dont je n'ai jamais réussi à me débarrasser est le tristement célèbre syndrome de l'imposteur. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un phénomène que les développeurs ont découvert en soi, la communauté des développeurs de logiciels a certainement mis en lumière ce phénomène au cours des dernières années.

Le syndrome de l'imposteur vous empêche d'apprécier vos réalisations. Au lieu de cela, vous les attribuez à la chance et vous vous questionnez sur votre place dans la compagnie et sur votre utilité.

Je ne suis pas un psychologue et donc plutôt que de postuler sur les causes du syndrome de l'imposteur je vais mettre de l'avant les solutions qui m'ont été utiles pour naviguer dans le monde très stressant du développement logiciel.

Tout le monde est terrible

Non, sérieusement. La seule raison pour laquelle nous pensons ne pas être à la hauteur des gens qui nous entourent est que nous ne voyons que ce que nous faisons. À moins que vos collègues ne viennent vous dire carrément : « Je n'ai aucune idée de ce que je fais et je transpire abondamment », il y a de fortes chances que vous pensiez que vos insécurités sont fondées.

Indépendamment de leurs qualifications réelles, les gestionnaires sont généralement excellents pour projeter de la confiance. Non pas parce qu'ils possèdent une compétence insaisissable ou des connaissances particulières, mais parce qu'ils comprennent qu'il est souvent préférable d'aller de l'avant que de rester statique.

Accepter que l'on puisse dire quelque chose de mal ou prendre une décision qui n'aboutira pas à des résultats optimaux ne revient pas à abaisser ses critères, mais à s'empêcher de rester paralysé par la peur et à se donner l'autorité nécessaire pour faire avancer le projet.

Les secrets non révélés

L'anxiété c'est comme la pression, elle s'accumule quand rien n'est laissé sortir.

J'ai brièvement abordé le sujet de l'honnêteté dans un autre blogue et je crois qu'elle joue un rôle encore plus important dans le contrôle de l'anxiété. Rien ne crie plus syndrome de l'imposteur que d'avoir une voix implacable dans la tête qui vous murmure à l'oreille que tout ce que vous faites est mauvais, alors que vous bénéficiez d'une évaluation approfondie, en personne, par un développeur plus expérimenté.

Dire ce que vous pensez - ou ce que vous pensez que l'autre personne pense - à voix haute ne peut qu’amener de bons résultats et des changements positifs autant pour vous que pour les autres. Dans le pire des cas, l'autre personne sera d'accord avec vous, mais appréciera tout de même l’auto-évaluation. Dans le meilleur des cas, il vous dira que vous avez tort et vous expliquera pourquoi. Au début, cela peut sembler être un exercice étrange, mais en le faisant, vous aurez l'impression d’avoir un poids de moins sur les épaules.

Gérer l'anxiété en l'extériorisant est également bénéfique pour vos collègues. Il y a de fortes chances qu'ils ressentent la même chose que vous et qu'ils se joignent à vous pour proclamer leurs fautes ou, à tout le moins, qu'ils apprécient d'être dans le même bateau que quelqu'un d'autre.

Soyez direct lorsque vous exprimez vos doutes sur vous-même. Prenez le temps de réfléchir si nécessaire, mais, en définitive, dites ce que vous pensez vraiment : « J'appréhende de travailler sur ce projet » est beaucoup plus parlant que « ça craint ».

J'étais génial... avant

Nous sous-estimons tous les conséquences de l'obligation d'apprendre et de s'adapter en permanence dans un milieu technologique en constante évolution. Bien sûr, vous ne le ressentirez pas trop lorsque vous sortirez de l'école, mais quelques années plus tard, vous vous retrouverez dans l'obligation de mettre en place un programme de formation décent pour vous tenir au courant des plus récentes technologies.

Les problèmes surviennent lorsqu'il faut faire face à des exigences inattendues. Un nouveau projet atterrit sur mes genoux et utilise un framework que je ne connais pas! Mais qu'est-ce que la programmation fonctionnelle?

La plupart des gens conviendront qu'il n'y a pas de honte à demander de l'aide quand on est le tout nouveau développeur de l'équipe, mais nous avons tendance à oublier que ce n'est pas le fait d'être nouveau qui vous fait dire « je ne comprends pas », c'est le fait d'apprendre.

Pour citer la plus ancienne référence en la matière :

« La seule vraie sagesse c'est d'admettre que l'on ne sait rien. »

- Socrate

Il n'y a rien de noble à suivre le stéréotype de l'ancien développeur qui s'est contenté de ce qu'il savait dès sa deuxième année de travail. Nous produisons des travaux par itérations, alors pourquoi ne suivons-nous pas la même méthodologie lorsqu'il s'agit de ce que nous savons? Si nous ne sourcillons pas pendant la phase de planification de nos sprints, pourquoi devrions-nous avoir honte de prendre le temps d'apprendre avant de travailler?

Vivre avec le strict minimum

J'ai découvert qu'il y a deux façons de voir mes accomplissements antérieurs selon mon état d'esprit : ce que j'ai accompli d'extraordinaire ou le strict minimum nécessaire pour accomplir une tâche.

Les jours extraordinaires, lorsqu'il fait beau, je regarde ce que j'ai fait avec beaucoup moins de jugement. Si vous me demandiez ce que j'ai fait au cours de la semaine écoulée, je citerai avec joie les nombreuses tâches que j'ai miraculeusement achevées.

Les jours où le strict minimum est beaucoup plus fréquent, lorsque le monstre de la médiocrité perpétuelle regarde par-dessus mon épaule, je m'efforce de réfléchir à ce que j'ai fait qui n'était pas un échec total. Il peut être difficile de trouver le strict minimum pour qu'une tâche soit considérée comme un accomplissement, mais cela nous permet de percevoir notre valeur avec plus de précision que lorsque nous nous sentons médiocres. Peut-être avez-vous simplement survécu à un défi sans vous effondrer? Au moins, vous avez été payé en le faisant!

Il y a de fortes chances que vous ne receviez pas de médaille les jours où vous vous sentez mal, mais de combien de médailles avez-vous vraiment besoin? Après avoir passé une journée difficile, n'oubliez pas que vous gagnez votre vie en tapant sur un clavier. C'est une grande réussite en soi.

Si vous êtes intéressé à continuer votre lecture je vous recommande de jetez un coup d'oeil à notre page de blogue!