Osedea dans La Presse : utiliser l’IA pour rendre les tests cognitifs plus précis et accessibles

Cet article a été initialement publié dans La Presse par le journaliste Stéphane Champagne. Il met en lumière la manière dont nous utilisons l’IA pour faire progresser la santé cognitive et soutenir des dépistages plus précis et accessibles pour les patients.

L’expertise d’Osedea a récemment été retenue afin de permettre à davantage de personnes de passer un test de diagnostic développé par l’entreprise montréalaise MoCA Cognition.

« Moca a développé le test sur papier, explique Martin Coulombe, fondateur et chef innovation d’Osedea. Notre mission est d’en faire une version sur tablette, de le faire migrer vers l’informatique. Grâce à l’IA, il sera possible d’obtenir des scores plus précis. »

Ce test, dit-il, est déjà utilisé, dans sa version papier, par 100 000 professionnels de la santé dans le monde. Plus de 24 000 articles scientifiques y font référence et le test est offert dans 100 langues et dialectes. Bref, il s’agit d’un défi de taille pour Osedea qui, pour l’heure, travaille uniquement sur la version anglaise du test.

« En combinant différents modèles d’IA et des méthodes d’entraînement avancées, nous concevons des systèmes capables de repérer automatiquement les écarts entre une situation idéale et une situation problématique. Par exemple, nos modèles peuvent analyser des images pour aider à dépister certaines maladies cognitives.»

Selon lui, l’idée n’est pas de remplacer le médecin, mais de permettre à celui-ci de faire passer plus de tests tout en éliminant le « biais humain ».

Robots et caméras

Fondée il y a 14 ans, Osedea se présente comme une firme d’innovation. Elle compte 70 employés et demeure en mode embauche. Son chiffre d’affaires en lien avec l’IA a triplé ces deux dernières années. Ses revenus proviennent du Québec (dans une proportion de 70 %), de l’Ontario (15 %) et des États-Unis (15 %).

Outre la santé, l’entreprise de service évolue notamment dans les secteurs minier et manufacturier. Ces derniers temps, note Martin Coulombe, la demande s’est accrue dans les processus de contrôle de qualité.

À l’aide de caméras de détection et, bien sûr, de l’IA, Osedea facilite l’inspection de composants et autres produits industriels. La PME est donc plus que jamais sollicitée par des entreprises actives également dans le textile, l’aéronautique et les composants électriques pour la mise en place de stations d’inspection.

« Il y a beaucoup d’intérêt en ce moment, car l’inspection est une tâche qui prend du temps, de la formation et qui n’est pas stimulante pour un employé. Les entreprises se rendent compte qu’elles ont intérêt à automatiser le contrôle de qualité.»

Osedea travaille également en collaboration avec le chien-robot de Boston Dynamics. « On crée des modèles d’IA pour les intégrer dans leurs robots qui servent entre autres à faire des inspections », précise l’ingénieur industriel de 42 ans.

La PME fait par ailleurs usage de l’IA dans ses activités quotidiennes. « On l’utilise beaucoup, dit-il, dans nos meetings pour la prise de notes ou lors de nos rencontres avec des clients. Ça génère des résumés écrits qui sont complets. »

Innovateur en résidence

En 2026, la PME investira 1 million de dollars dans la création de ce qu’elle a baptisé le « R & D Hub d’Osedea ». Ce pôle, explique Martin Coulombe, vise à réunir l’ensemble de ses expertises en ingénierie, en IA et en robotique afin de « transformer les idées audacieuses en solutions concrètes ».

Aussi, l’entreprise montréalaise va repiquer un concept qu’elle a vu en Europe : l’embauche d’un chercheur en résidence.

« Dès l’hiver 2026, on veut accueillir un chercheur au niveau doctoral pour stimuler la créativité et l’innovation au sein de nos équipes. On a reçu plusieurs CV. On ne sait pas quel sera le retour sur investissement, mais ça nous stimule beaucoup. »